(545)                           SOUS LE RÈGNE DE CHARLES VI.                              305
du Pere, et du Filz et du benoist saint Esperit, en la maniere qui s'ensuit :                *
Premierement, nous recommandons nostre ame, quant du corps départira, à Dieu nostre createur, à la glorieuse Vierge Marie sa mere, à monseigneur saint Jehan Baptiste, saint Pierre, saint Pol et tous aposlres, à monseigneur saint Denis et à tous sains et à toutes sainctes, et esiisons nostre sepulture en l'eglise Nostre Dame de Vauvert lez Paris, où est l'ordre des Chartreux; et du luminaire et autres choses qui sont convenables à faire le jour de nostre obit et de noz obseques nous voulons estre faiz par l'ordenance de nos executeurs cy après escrips et nommez, par lesquelx nous volons premierement, et avant que rien soit ailleurs distribué de noz biens meubles, heritages et conquestz, nos debtes dont il apperra par legitime preuve estre paiées et conten­tées , et aussi nos torfaiz estre amendez.
Item, toutes nos gens et serviteurs, qui nous ont servi et servent, nous voulons estre paiez et agréez de tout ce qui leur est deu de gages, et sur ie demourant de nos biens que don leur soit fait par nos diz executeurs, eu regart au long temps qu'ilz nous ont et auront servi, et à la charge et diligence qu'ilz auront eu en nos besongnes et aux proufiz que nous leur avons fait, selon le regart et ordenance de nos diz executeurs, et le demourant de noz biens meubles, heritages et conquestz nous voulons estre exploitié et donné aux povres de Nostre Seigneur, à povres eglises et povres religieux, et à povres mesnagiers, et convertis en piteuses aumosnes selon l'ordenance d'iceulx nos exe­cuteurs.
Aussi voulons nous et ordenons nostre tres chiere et amée Com­paigne estre assignée et contentée de son douaire, jusques à trois mil livres Tournois de revenues par an, sur toutes nos terres de Mortaing, de Normandie, de Champaigne etde Brye, en suppliant monseigneur le roy et monseigneur le roy de Navarre, nostre frere, en tant comme chascun puet toucher, que ainsi le vueillent faire, et consentir tous les droiz que nostre dicte Compaigne puet et doit avoir avec nous, les­quelx nous lui voulons estre saufs et reservez. Et en oultre voulons
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